L’ETEPHON, sur la banane en Martinique

Août, 2022

Juliette Bloch :
Ci-jointe une fiche alerte de la DGS concernant l’utilisation d’un produit accélérateur de maturation, l’ETEPHON, sur la banane en Martinique, alors que le produit est interdit sur cette culture ; les produits ont été retirés de la vente mais certains ont dû être consommés…

Jerôme Langrand :
C’est un organophosphoré : irritant + toxicité potentielle de type anticholinestérasique, si on y est suffisamment exposé.

Il est assez peu probable qu’on y soit fortement exposé, car à ma connaissance on ne mange pas la peau des bananes, or c’est là où se trouve le produit : il a pour but de donner une apparence de fruit bien mûr …

Je suppose, mais il faudrait le confirmer, que les prélèvements dont on parle ont trouvé de l’étéphon sur la peau des bananes et pas dans la chair du fruit ?

Si c’est le cas, peu probable qu’on ait des symptômes, sauf chez les applicateurs du produit bien entendu. Dans le cas improbable où les résidus d’étéphon seraient significativement augmenté dans la chair des bananes, on pourrai imaginer un tableau d’intoxication subchronique aux organophosphorés chez des grands consommateurs : pas de symptômes spécifiques : douleurs abdominales en premier lieu. C’est assez improbable.

Pour info sur les valeurs de références issues d’un doc ANSES : https://www.anses.fr/fr/system/files/phyto/evaluations/DPR2009ha1048.pdf

La dose journalière admissible6 (DJA) de l’ethephon, fixée lors de son approbation, est de 0,03 mg/kg p.c.7 /j. Elle a été déterminée en appliquant un facteur de sécurité de 100 à la dose sans effet néfaste observé obtenue dans une étude de toxicité par voie orale d’un an chez le chien et confirmée par des données humaines. La dose de référence aiguë8 (ARfD) de l’ethephon, fixée lors de son approbation, est de 0,05 mg/kg p.c./j. Elle a été déterminée en appliquant un facteur de sécurité de 100 à la dose sans effet néfaste observé obtenue dans une étude de toxicité subaigüe par voie orale de 28 jours chez le chien et confirmée par des données humaines. Les études réalisées avec une préparation de composition comparable donnent les résultats suivants : – DL50 9 par voie orale chez le rat, supérieure à 2000 mg/kg p.c ; – DL50 par voie cutanée chez le rat, supérieure à 2000 mg/kg p.c ; – Sévèrement irritant pour les yeux chez le lapin ; – Non irritant pour la peau chez le lapin ; – Non sensibilisant par voie cutanée chez le cobaye. La classification de la préparation, déterminée au regard de ces résultats expérimentaux, de la classification de la substance active et des formulants ainsi que de leur teneur dans la préparation, figure à la fin de l’avis.