Se procurer des anti venins correspondant aux espèces endémiques en Guinée Bissau
Q- Nous préparons le tournage d’un documentaire qui doit se dérouler en Guinée Bissau. Les lieux où auront lieu les prises de vues sont comportent une densité importante de serpents (Mamba…).
Habituellement, il est possible de se procurer des anti venins correspondant aux espèces endémiques dans les pays concernés. Hors cela s’avère quasiment impossible en Guinée Bissau. D’après les informations que nous avons collectés, l’anti venin nécessaire est l’Inoserp Panafrica.
R = Effectivement, l’Inoserp Pan Africa est un bon choix pour le site où vous allez tourner.
Comme il n’a pas d’AMM en France, il n’est pas possible de s’en procurer via les pharmacies d’officine ou les pharmacies hospitalières.
A ma connaissance, seuls 4 hôpitaux en disposent dans le cadre de la banque des sérums antivenimeux, qui est un dispositif de mise à disposition d’antivenins pour les espèces exotiques.
Le souci c’est que nous n’avons pas le droit d’en rétrocéder, même à titre gracieux.
La seule alternative est de contacter directement le laboratoire (Inosan) pour voir si vous pouvez en acheter directement chez eux ou pour qu’ils vous indiquent un grossiste sur place.
Vous pouvez contacter de ma part Henri Mathé : henri.mathe@inosanbiopharma.com
Pour le protocole d’utilisation, il faut l’administrer par voie intraveineuse, soit lente dans une perfusion de nacl, soit directement (antivenin purifié avec une très bonne tolérance).
Ce sont des flacons lyophilisés à reconstituer avec 10 mL d’EPPI.
La posologie dépend de la symptomatologie : 1 flacon si syndrome uniquement local (œdème), 2 flacons si saignement local persistant plus d’une heure ou distance de la morsure OU présence de troubles de coagulation, 4 flacons si signes neurologiques (atteinte des paires crâniennes notamment).
Il faut réévaluer le patient toutes les 2 heures au début. Il y a indication à répéter la dose si persistance ou apparition de saignements ou de troubles neurologiques. L’œdème ou les anomalies biologiques sans saignement ne sont pas des indications à renouveller l’antivenin.
La tolérance est très bonne mais des évènements indésirables restent possibles. Il faut donc veiller à disposer d’adrénaline même si je n’ai pas eu connaissance de la nécessité d’en utiliser avec cet antivenin jusqu’à présent. De même, il existe le risque d’une maladie sérique survenant 7 à 10 jours après l’injection. Dans ce cas, donner des corticoïdes pendant 2-3 jours.
Je reste à votre disposition si vous avez des questions.
Au besoin si vous devez vous occuper d’une envenimation et que vous avez besoin d’un conseil, n’hésitez pas à contacter le centre antipoison de Paris qui est joignable 24 h sur 24 et qui peut vous aider à tout moment.
Leur numéro de téléphone : 01 40 05 48 48
Bien cordialement,
Médecin en chef Sébastien LARRECHE
Adjoint au chef de service
Département de biologie médicale – Pôle médico-technique
69, avenue de Paris, 94163 SAINT-MANDÉ Cedex
Tél : 01 43 98 52 99
Mail : sebastien.larreche@intradef.gouv.fr
