Ci-joint un article intéressant concernant la prise en charge de la toxicité rénale du MTX utilisé à haute dose. Le rôle de la glucarpidase est précisé. (Merci Weniko) Résumé Introduction. – Le méthotrexate à haute dose (supérieure ou égale à 1 g/m2) est utilisé pour traiter certaines hémopathies malignes et ostéosarcomes. La survenue d’une insuffisance rénale aigue est une complication classique qui favorise le retard d’élimination du méthotrexate et ses diverses toxicité s. Au- delà des mesures thérapeutiques classiques (hyperhydratation alcaline, acide folinique, épuration extrarénale), une enzymothérapie spécifique onéreuse est disponible (glucarpidase) mais son impact clinique est mal évalué . Patients et méthodes. – Nous avons analysé les prescriptions de hautes doses de méthotrexate dans 11 centres au cours des 15 derniè res anné es, afin d’identifier et dé crire les patients adultes ayant développé une insuffisance rénale aigue¨ (classification selon Kidney Disease : Improving Global Outcomes [KDIGO]). Nous avons référencé un usage éventuel de glucarpidase (autorisation temporaire d’utilisation officielle : méthotrexatémie supérieure ou é gale à 10 mmol/L après 48 h, ou supérieure ou égale à 3 mmol/L après 48 h avec insuffisance rénale aigue). Résultats. – Soixante-seize cas d’insuffisance rénale aigue ont été étudiés. En moyenne, le pic de créatinine é tait de 206 mmol/L, observé aprè s 5,6 jours ; il y avait 19 cas d’insuffisance rénale aigue¨ de stade 1 (25 %), 29 de stade 2 (38 %) et 27 de stade 3 (36 %). L’anurie (un cas) et le recours à la dialyse (quatre cas) étaient rares, la surcharge hydrosodée fréquente (29 % des patients). À 3 mois, 17 % des patients étaient dé cédé s 12 % présentaient des séquelles rénales. Conclusion. – Lors de l’épisode d’insuffisance rénale aigue , 61 % des patients ont rec¸u de la glucarpidase. Malgré un effet spectaculaire sur la méthotrexatémie, la glucarpidase (comparativement à un traitement conservateur) ne modifiait ni le profil évolutif de l’insuffisance rénale aigue (sévérité , dé lai de récupération, recours à l’épuration extrarénale) ni l’incidence des toxicité s extrarénales. L’absence de bénéfice persistait après stratification pour le respect ou non du libellé d’autorisation temporaire d’utilisation. La glucarpidase a probablement peu d’effet sur le méthotrexate déjà pré sent au niveau de la lumière tubulaire ou dans la cellule tubulaire rénale, ce qui pourrait expliquer l’absence d’effet néphroprotecteur observé . [1]C 2018 Société francophone de néphrologie, dialyse et transplantation. Publié par Elsevier Masson SAS.