Envenimements par morsure de serpent
Dans cet état et de façon plus générale au Mexique, les envenimations par morsure de serpent sont principalement dues aux crotales appartenant aux genres Crotalus et Agkistrodon.
Ces envenimations se manifestent par un syndrome loco-régional associant douleur, œdème et hématome, et par des troubles de l’hémostase (surtout thrombocytopénie). Plus rarement elles peuvent se compliquer, de nécrose, de saignement systémique ou de neurotoxicité (surtout les paires crâniennes).
Pour le traitement, deux alternatives en fonction de vos possibilités d’approvisionnement
– Soit utiliser un antivenin mexicain. Le laboratoire Bioclon commercialise plusieurs antivenins polyvalents, l’antivipmyn et l’antivipmyn TRI. Je n’ai pas d’avis sur la supériorité de l’un ou de l’autre.
– Soit utiliser un antivenin validé par la FDA (peut-être que ceux cités ci-dessus le sont également mais je n’en ai pas eu la confirmation) : Crofab et Anavip, qui sont également des polyvalents. J’ai une préférence pour l’Anavip car ce sont des fragments d’immunoglobulines de type F(ab’)2 qui restent plus longtemps dans l’organisme par rapport aux Fab du Crofab, d’où l’intérêt de faire moins d’injections.
Il existe peut-être d’autres antivenins mais je n’ai aucune idée sur leur efficacité et tolérance.
Pour les coral snakes (serpents corails des genres Micrurus et Micruroides), le risque d’envenimation est très faible car ce sont des serpents très discrets. L’envenimation est surtout marquée par un tableau neurologique, avec dans les formes les plus sévères une défaillance respiratoire. Bioclon propose un antivenin pour ces serpents : le Coralmyn. Par rapport au soutien médical que vous envisagez, je ne suis pas convaincu qu’il soit nécessaire de vous en procurer, surtout s’il y a possibilité d’intuber et ventiler le patient et de l’évacuer ensuite vers une réanimation. En contrepartie, les antivenins polyvalents contre les crotales ne seront ici d’aucune utilité.
Expertises dossier : 2302-000-537
